Machete: The Last Action Hero

12 10 2010

Machete débarque en novembre, le 17, sur les écrans français et c’est tant mieux !

Ce film réussit tout ce que les Expandables on pu rater. Machete est le film d’action de 2010 avec un casting qui justement faisait trop peur à Stallone pour être intégré dans son navet.
Machete
Machete, c’est d’abord un tour de force incroyable. En 2007 pour son délire Grindhouse, Robert Rodriguez avait saupoudré sa séance de cinéma de « vraies fausses » bandes d’annonces dont celle du fameux Machete, un film hommage à ceux de Charles Bronson, Ted Kotcheff et autre Golan & Globus. Un trailer tellement alléchant, tellement plaisant, tellement respectueux des petits bijoux des cinoches de mon enfance, que je me le repassais en boucle. Les punch lines genre « Dieu a pitié, pas moi… » ou encore « On a fait chier le mauvais Mexicain!! », le montage au petit oignons avec un final apocalyptique: Machete fixe une mitrailleuse Gatling sur la fourche de sa moto avant d’être propulsé dans les airs comme un véritable ange de l’enfer.

Machete c’est naturellement Tonton Machete, personnage récurrent de la trilogie pour enfants « Spy Kids » (toujours de Robert Rodriguez) mais surtout c’est un personnage qui est né pendant le tournage de Desperado. En effet au Mexique, Danny Trejo raconte qu’il y signait plus d’autographe que la star du film, Antonio Banderas…
Bon revenons sur le Tour de Force. En 2007, donc, sort cette bande d’annonce aux petits oignons d’un film qui n’existe pas !!! Et bien, chacun des plans les plus jouissifs du trailer se retrouve dans ce long métrage tourné deux ans plus tard ! Alors, il y a un coté presque nostalgique à découvrir dans quelle circonstance ils sont utilisés au final. (alors qu’une bande d’annonce récupère à la base les meilleurs morceaux du film… et non l’inverse ! Ce n’est pas un film qui doit reprendre le chapelet de sa bande d’annonce pour exister… pourtant dans Machete c’est exactement ce qui se passe !)
Respecter ce cahier des charges est déjà une première dans l’histoire du cinéma et on prend plaisir à retrouver ces petits moment d’anthologie disséminés tout le long du film.

Bon ensuite, c’est un film qui fait du bien partout: on rit, on frémit, on tape dans les mains ! Même si on crawle dans le second et le troisième degré la plupart du temps, le travail d’écriture et de réalisation est fait avec un véritable amour de cinéphile. Et le casting de derrière les fagots mérite bien cela. D’abord il y a Danny Trejo: enfin un premier rôle pour Danny! Yeah ! Et quel rôle ! Rien que pour ce grand monsieur du cinéma d’action, il faut aller voir ce film comme on fait un pèlerinage. A 66 ans sans le moindre botox et autre lifting, il a est non seulement monolythiquement charismatique mais en plus il EST Machete ! Son visage taillé à coup de serpe, ses paupières lourdes, sa voix grave… quand il ne tranche pas une pomme avec son C36 Spyderco Military Serrated dans Desperates Housewives, il vient s’engager comme tueur de remplacement. Trejo est une sculpture de Rodin en mouvement, une force inéxorable ! Et quand il joue les grands calmes énervés… on laisse passer le monsieur.

Bon ensuite niveau casting on a Monsieur Robert de Niro qui a l’air de bien s’amuser, Don « Crockett » Johnson sorti de sa naphtaline floridienne en pourri glacial, mais surtout il y a Steven Seagal en grand méchant Latino-Japonais !!! Sans doute son meilleur rôle depuis qu’il a pris sa superbe bedaine (hommage à Demis Roussos!). Et le monsieur s’amuse aussi énormément. (La fin de son personnage est un grand moment de Dadaisme Pelliculaire digne de Pierre Richard !!! Incroyable mais vrai !!!)
Naturellement il y a aura un combat Katana contre Machete d’anthologie…

Il y aussi Tom Savini en tueur à louer ! YES ! Quel plaisir de le retrouver « Monsieur Gore des Zombies »! Mais aussi comme dans la bande d’annonce on a Cheech Marin en Padre frangin de Machete et surtout Monsieur Jeff Fahey (Le Cobaye!) qui est le gars qu’on aime détester, le grand méchant bis aux yeux bleus qui engage Machete avant de le transformer en bouc émissaire vengeur dans une sombre et infâme machination politique.

Parce que ce film sous ses dehors « rigolos » Grindhouse est aussi une satyre sociale extrêmement affutée (et futée) au sujet de l’immigration et du rôle des immigrés dans la société américaine… Le réseau des « invisibles », des latinos qui sont engagés comme jardinier ou cuisinier en Californie, est mis à l’honneur. (« On leur ouvre nos portes, nos familles sans se méfier… »).

Bon sinon niveau nana, on nous sort l’artillerie lourde, chose que Sly « Botox »Stallone trop idiot avec ses choix résolument « égo-sans-trique » n’avait pas su nous livrer dans son navet d’inaction… (Charisma Carpenter ???!!! Beeueeuuaaa!..)
Bobby Rodriguez nous offre sur un plateau: Jessica Alba, filmée avec amour, tendresse mais aussi bien dirigée (ce qui n’est pas si facile!). Michelle Rodriguez, qui se fait aussi plaisir tout le long du film quitte à se la jouer à la Snake Plissken, et même Lindsey Lohan (!) qui s’en tire fort honorablement ! C’est dire !… Sans compter toutes les bombes qui gravitent dans les projets de Troublemaker Studios !!!

Bref sans rentrer dans tous les détails, le casting est un panaché piquant assemblé avec amour et respect pour ces légendaires acteurs de films d’actions de la période pre VHS jusqu’à l’avènement du DVD… de Taxi Driver à Spy Kids en passant par Runaway Train et From Dusk Till Dawn.

Rodriguez a été traumatisé par New York 1997 de Carpenter. A 12 ans il disait: moi aussi je peux en faire autant !!!Pour ceux comme moi, qui avait vraiment passé un excellentissime moment devant son grandiose Grindhouse « Planet Terror », Machete sera la confirmation qu’on peut faire du film hommage sans pour autant donner dans la complaisance lourdingue dans laquelle son compadre Tarantino semble vouloir s’enfoncer inéxorablement depuis deux films…. Inglorious Bastard est quand même gratuitement violent alors que Machete est violemment gratuit ! C’est pas pareil !

D’abord Machette n’est pas un bâtard, il a de l’honneur. Il ne massacre pas systématiquement les gommeux qui se dressent sur son chemin. Le scénario offre aussi de belles possibilités de ne pas tomber dans la violence systématique qu’attendent les sociopathes décébrés par leur Playstation.

Bon alors, vous l’aurez compris: j’aime énormément ce film. Machete est un petit chef d’œuvre faussement bourrin mitonné avec amour et intelligence. On retrouve cette hargne dans l’écriture et dans l’envie de faire plaisir aux spectateurs en soignant tout le travail: l’histoire, la mise en scène, la photographie mais aussi la musique.

En bonus, les acteurs prennent la pose pour notre plus grand plaisir! C’est vraiment, plan par plan, souvent le suivi d’un luxueux storyboard, le genre dessiné et peint par Frazetta. On joue aussi sur les anachronismes au niveau des techniques de prise de vue, les accessoires et l’ambiance « Panavision 35mm » millésimée années 80. L’héroine conduit une BMW série 5 35I du début des années 90 mais possède un Iphone; les radio de la police mexicaines sont équipées d’un écran couleur dans leur micro !… Et puis il y a plein de ch’ti détournements et de détails pour cinéphages qui renforcent la puissante identité et l’atmosphère de ce film « hors du temps ».

Et puis, comme dans tous les projets de Robert Anthony Rodriguez, il y a cet mise en valeur de la Culture Latino: le sang, le feu, le panache, la chaleur, la poussière, les belles brunes…les tatouages, les voitures sur vérins hydrauliques, la sainte église et les armes blanches.
Bref ce faux petit budget vous en met plein les mirettes avec un casting bien dirigé (surtout pas en roue libre comme la daube à Stallone), une mise en scène classieuse (on comprend ce qui se passe à l’écran) et des dialogues au format punchline et raquettes de ping pong !
Alba: « You could have texted me!? » — Trejo: « Machette don’t text. »

Machete a tout du film culte. Et sincèrement il va le mériter son statut, c’est vraiment le film d’action de 2010 qui redonne envie de retourner au cinéma !
Alors allez y en bande! C’est ce genre de film interdit au moins de 16 ans qu’on allait voir en cachette avec ses potes pour se le raconter le lendemain à la récré !!!
Bon et puis pour avoir attendu deux ans entre la bande d’annonce et le résultat final, cela me rappelle vraiment le cinéma de province de ma jeunesse ou il fallait attendre des années avant qu’un film genre « Le Jeu De La Mort » avec Bruce Lee y débarque enfin tout rayé, tout abimé…


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