OBLIVION – Beau et bon comme l’oubli.

4 10 2013

Ah, Joseph Kosinsky, je ne pensais pas le croiser d’aussi tôt celui là. Surtout après l’immonde déception (bouze) qu’est Tron Legacy dont seule la bande originale des Daft Punk trouvait gràce à mes yeux.

Oblivion est le deuxième long métrage de Joseph et force est de constater qu’il est encore plus ambitieux que le premier. Sauf que là, et ben il y a une histoire.
Et une histoire que j’ai tout simplement adorée.
Bref, j’ai pris un immense pied devant ce film à l’esthétique pointue et aux images grandioses.

Avec Mission Impossible Ghost Protocole, ce sera la deuxième fois que Tom Cruise réussit à me passionner sans me crisper. Son personnage devait être joué par Cruise. Personne d’autre ne pouvait être aussi « parfait » pour le rôle… Vous comprendrez en alors voir le film.

Oblivion c’est une excellente histoire avec une fin magistrale. Un casting de haut vol et une mise en scène soignée et grandiose. Le tout servi par les M83. A croire qu’après les Daft, Joseph est abonné aux Frenchies pour ses B.O. En fait il est fan de M83 depuis 2005 en particulier du morceau Unrecorded sur l’album Dead Cities, Red Seas, & Lost Ghosts. Très inspirés, les Antibois nous livrent ainsi une musique aux thèmes puissants et à l’efficacité mélodique digne de vieux briscards.  Kosinsky s’est arrangé pour que Anthony Gonzales rencontre Joe Trapaneze, déjo responsable de l’orchestration pour les Daft sur Tron. Au final le film possède une belle empreinte musicale. Ce qui une fois encore est assez rare au milieu des galimatias stéréotypés qu’on nous sert dans tous les Transformers et autres Bataille Los Angeles… Le symphonique et le synthétique fonctionnent toujours aussi merveilleusement bien et le final chanté par la norvégienne Susanne Sunfor a été comme un marque au fer rouge sur mon coeur d’artichaud. Du moins pour moi qui ai versé ma larmichette… 😀
Une fois n’est pas coutume, bordel ! Pour une première musique de film M83 fournit un travail phénoménal ! Une vraie claque !

En fait dans le travail minutieux de Joseph Kosinsky on sent bien qu’ Oblivion devait être son premier film et non Tron Legacy. Il traine ce projet depuis une demi décade et n’a cessé de l’améliorer dans les moindres petits détails. L’histoire est complexe mais tout fonctionne comme de la haute horlogerie. Les rapports entre les personnages sont complexes et dynamiques. Les mystères soulevés donneraient envie d’une belle novellisation pour mieux les comprendre.
Depuis Ratatouille je n’avais pas pris un direct au coeur aussi brutal. Un pop corn movie qui vous attrape par les trips et les neurones c’est plutôt rare. Oblivion est aussi efficace qu’Elysium mais apporte une touche de lyrisme  et d’élégance qui font beaucoup de bien. Oblivion c’est beau et c’est bon.

Joseph Kosinsky est professeur d’architecture et Oblivion a d’abord été un roman graphique pour illustrer certains de ses concepts architecturaux. Rien que pour ça le film vaut le détour car aussi bien les engins que les lieux d’habitation ont été entièrement contruits à l’échelle 1/1. Ils ont même été éclairés « en direct » pendant le tournage par d’immenses écrans vidéos haute définition. Pas d’incrustrations, pas de fond verts mais le retour de manivelle d’une ancienne technique utilisée par James Cameron dans Aliens par exemple, la projection frontale. Mais cette fois au lieu d’avoir une projection ce sont des écrans de très haute définition qui donennt le change. La photographie est tout simplement sublime. Au cinéma c’est un plaisir de s’asseoir confortablement et de « vivre » Oblivion, de s’immerger… Il y a une réelle volonté du metteur en scène de proposer un film de SF loin des coursives sombres et de l’espace profond mais d’ouvrir le champ en pleine lumière du jour. Claudio Miranda, oscarisé pour l’Odyssée de Pi et dir phot de Se7en, connait et travaille avec Joseph Kosinsky depuis 2005, entre autres sur des publicités.  Ensemble ils avaient eu l’idée pendant Tron de se passer de fonds bleus et verts pour utiliser des murs de LED et ainsi se passer complètement de l’incrustation. C’est ce qu’ils ont réussi à faire, offrant des couchers de soleil à des décors grandeur nature. Et puis pas de 3D pour Oblivion. Un choix initial qui privilégie la clarté des images et qui va à l’encontre de la mode idiote du tout 3D à 15 euros la séance.

Vous avez remarqué ? Je ne vous rien dévoilé de l’histoire. Non, ce n’est pas une copie de Wall-E, ni de l’Armée des Douze Singes… mais il y a une forte filiation.
Un film de SF intelligemment construit et surprenant qui tente à prouver que le véritable amour dépasse l’individualisme. Ca fait un bien fou !
Réussi dans les moindres détails. Offrant des images tournées en Islande et une intégration des CGI bluffante, Oblivion est un poême qui ne m’a pas laissé du tout indifférent.
Joseph Kosinsky a signé là ce que je considère comme un chef d’oeuvre où tout est mis en oeuvre pour que vous passiez un merveilleux moment.
Mince alors, comment Kosinsky peut il rater Tron et réussir Oblivion. Comment un Snyder peut réussir Watchmen et rater Superman ? Et Jackson avec King Kong ?…
Mystère et boule de gomme. Les arcanes des studios…
J’espère qu’Oblivion ne tombera pas dans l’oubli… Certainement mon meilleur film de l’année 2013, à moins que Gravity vienne le détroner. A suivre donc.





End of Watch, Chronicle, Blair Witch…Les vrais faux projets videos

18 02 2013

Les acteurs se filment eux même et le justifient: il s’agit leur projet video à eux.

Et si vous en devenez le spectateur, cela signifie que… vous êtes dans la confidence, dixit le carton au début de Cloverfield par exemple.

L’avantage du « reportage » est la possibilité de justifier un mauvais éclairage, un cadrage approximatif et des faux cuts à foison. Pour « faire vrai ». En attendant si les jeux des acteurs n’est pas juste et les effets spéciaux bons, l’immersion fonctionne. Cela fait vrai.

Alors facilité ou trouvaille ?

Le scénario de ce type de film demande aussi une certaine malice pour que le spectateur se laisse piéger à cette « vraie fausse réalité ». En y regardant de plus près, on trouve une attention aux moindres détails surtout dans la mise en scène. En effet, les moyens de prise de vue sont partie prenante de l’histoire. Les protagonistes leur parlent, les font bouger quand elles ne sont pas dans le champs. Dans End of Watch ce sont des petites camera portées sur les uniformes par exemple…

Bref cette nouvelle façon de raconter des histoires est à la mode. Elle casse les codes et la grammaire cinématographique. Le résultat est souvent une avalanche de plans de coupes et de cadrage bâclés volontairement. Ce qui peut devenir rapidement pénible ou excitant. C’est comme faire de la musique avec du bruit. Certains y arrivent très bien d’autres se plantent. Et au vu des budgets moindres de ce genre de production, il est certain que les producteurs vont nous en sortir jusqu’à ce que le genre lasse.
Mais après l’horreur hyper rentable de Blair Witch à Paranormal Activity en passant par Rec, la SF avec Cloverfield et Chronicle c’est au genre policier qu’on a affaire avec End Of Watch, faux docu fiction et vrai Buddy Movie.
Une chose est certaine, il ne pourront pas nous servir ni peplum, ni western…





Eddie Izzard ose ! « Stripped » tout en Français au Théatre des Dix Heures !

14 04 2011

Eddie Izzard

Connaissez vous Eddie Izzard ? Ce stand up comedian britannique est le premier véritable « Executive Transvestite » (il se considère comme une lesbienne coincée dans le corps d’un homme!) capable d’imiter James Mason annonçant la création du Monde avant de vous faire vivre la version française de Speed (prononcée « Spid »!), Lord Vador se rendant à la cafétéria de l’Étoile Noire ou encore l’Inquisition Espagnole qui vous donne le choix entre la mort ou une part de gâteau – Cake or death ? …. Cake please ! 🙂
Bref les cinéphiles de tous poils sont choyés dans des show délirants où tout se joue via une fausse désinvolture et un sens du groove inné et génial.
Pour rappel Eddie, polymorphe talentueux, a une cinématographie impressionnante. Il a été aussi bien dirigé par Jan Kounen (Blueberry) que Bryan Singer (Walkyrie), que Steven Sodenbergh (Ocean 12 & 13), qu’Ivan Reitman (Ma Super ex), que John Turturro (Romance and Cigarettes), que Kinka Usheer (Mystery Men) ou encore dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir ou il pilotait frénétiquement des frelons robots depuis sa Mini Cooper… (quel nanard ce film…). Oh il est aussi dans Secret Agent de Christopher Hampton dont la musique de Philip Glass est tout bonnement sublime…

Izzard

Albion bac !
Sauf que le Sieur Izzard qui justifie à lui seul la glorieuse existence de l’Humour Anglais avec une fluidité et une finesse dans le non sens dignes des plus grands sketches des Monty Python, nous propose (pour la deuxième fois dans sa carrière) d’adapter un de ses spectacles (« Stripped ») non pas dans la langue de Shakespeare mais dans celle de France Trois Picardie !
Surtout que son premier essais, il y a une dizaine d’années, bien qu’absolument méga courageux et bourré de bonne volonté, souffrait d’un français trop hésitant et buttant sur les punchlines. Bref, cela ne « fonctionnait » que sur trois cylindres. Il lui manquait la tchatche, la vivacité et la maitrise du verbe qui sont ses armes de destruction massive dans sa langue natale. Eddie Izzard a quand même « fait » Wembley devant 11000 pinpins. Mais comme il est un perfectionniste revanchard, il s’était promis de revenir.
Donc, voici donc le retour d’Eddie « La Vitesse » Izzard, gonflé à bloc, devant un public parisien francophone , qui va découvrir le spécimen. (En écoutant un interview à la radio australienne, il a bien compris que Darth Vader en français se dit « Dark Vador » !… Il y a donc du boulot en amont et le premier Stand Up Comedian polyglotte (natif du Yemen, il prépare un show en Arabe!) nous parait donc fin prêt ! )

J’y vais le 21 avril, la veille de mon anniv’ (c’est mon cadeau!) et j’espère bien qu’Eddie va nous régaler de son charme bondesque, de ses airs goguenards, de ses mises en situation ubuesques et de ses running gags. (A ce sujet il a couru 41 marathons en 53 jours pour « Sport Relief »…Sportif !)
Je reviendrai sur ce poste ensuite pour vous donner mes impressions à chaud !
Plus de renseignements sur le site d’Eddie.
Pour les anglophiles un bel article ici.

Gageons que cette fois Eddie a révisé son imparfait du subjonctif afin d’imiter l’écureuil qui lui a piqué un bâton de rouge à lèvres… Mais j’ai le sentiment que cela va être une « pure soirée ».
Le temps d’imprimer la contremarque et rendez vous le 22 avril pour la fin de ce poste.
Eddie

– MISE A JOUR DU 22 AVRIL –
Hier soir, accompagnés de Kristin Scott Thomas, Gilbert Rozon, Elie Seimoun et Max Boulbil, nous sommes allés voir Eddie Izzard, donc. Les places A7 et A8 étaient au premier rang et en plein milieu. Bref, sans doute le meilleur endroit pour avoir l’impression d’avoir invité Eddie Izzard dans son salon. Une panne de micro à mi parcours renforçait d’ailleurs cette impression de proximité et de moment unique.
Alors Izzard en français ? Le retour… ça marche ou pas ?
Et ben ça fonctionne à merveille ! Une crampe prolongée aux zygomatiques ainsi qu’une voix enrouée à force de rire en sont les preuves.
Le rythme et les punchlines étaient bien en place. Les improvisations permanentes n’ont laissé personne indifférent. Tout le monde est tordu de rire du début à la fin.
Le spectacle ne dure qu’une heure pile. A la limite c’est pas plus mal, après rire devenait presque douloureux.
J’en suis ressorti épuisé, heureux, sur un petit nuage…
Bref Eddie Izzard au Théatre de Dix heures c’est un moment rare et purement extraordinaire. Pari réussi ! Bravo Monsieur Eddie !!! *****

Et ce soir au Grand Journal de Canal Plus devinez qui était au premier rang en admiration devant le génial comique (cliquez sur la photo pour lancer la vidéo et avancez jusqu’à la quinzième minute…)

Nemo watching Eddie

Et ouaih… y’a des p’tits plaisirs comme ça. Faut pas les bouder ! 😉





Le Discours d’Un Roi: une belle leçon de c..c..courage !

6 02 2011


Quand un homme public de sang bleu est handicapé par son bégaiement, comment un thérapeute Australien aux méthodes exotiques, aux antipodes de son époque va-t-il pouvoir l’aider ?
Surtout ne pas en dire plus pour ne pas déflorer ce merveilleux moment de cinéma qui vous attend. Il est impossible de ne pas être totalement charmé par la beauté et la justesse de cette expérience cinématographique. Une fois que le noir est fait dans la salle, on avance ensuite à pas de loup dans une histoire où vous seront dévoilés les coulisses d’une monarchie, ses obligations et ses devoirs à un tournant crucial de l’histoire du XXème siècle. Chaque acteur est inspiré par son personnage servis par des dialogues laissant la part belle aussi bien à la fantaisie et qu’à la pertinence des propos. Cela nous donne de superbes échanges, assaisonnés comme il faut, avec juste la petite pointe d’impertinence « so British » qu’on attend d’une telle production. C’est justement ce dosage entre l’amidonnage ampoulé d’une étiquette pesante anglaise et les propos goguenards d’un Australien qui va mettre vos zygomatiques et vos glandes lacrymales à contribution. C’est aussi un tournant historique où la radio (« The Wireless », la Télégraphie Sans Fil) s’invite dans tous les foyers et où le roi ne peut plus se contenter de savoir bien se tenir à cheval: il faut qu’il sache parler au monde entier sans bafouiller.

Scénaristiquement, à Hollywood on appelle cela « a desperate need »: le personnage central est « prêt à tout » pour réussir à vaincre son handicap et l’histoire va s’arranger pour mettre la barre encore plus haute. Finalement ce film pourrait être aux orthophonistes ce que Rocky est aux entraineurs de boxe. C’est ce même paradigme qui fait les grands succès, surtout quand il est servi avec élégance et fantaisie.

Une fois encore la technologie des images générées par ordinateur s’invite sans tambours ni trompettes afin de participer à l’expérience d’immersion. Certaines scènes dignes de David Lean donnent au grand écran ses lettres de noblesse sans effets ostentatoires. (Depuis Stargate de Roland Emmerich, on sait couper/coller des figurants pour recréer une foule). Et ses possibilités grandioses ajoutent encore à l’élégance extraordinaire de ce merveilleux film. D’un point de vue cinématographique, on assiste à d’audacieuses utilisations du grand angle qui ne sont pas sans rappeler l’innovant Terry Gilliam. Cela contribue à cette mode actuelle de l’immersion. Mais le metteur en scène préfère privilégier l’efficacité et la composition du cadre à une folie steadicam approximative. Non, non, Michael Bay n’a pas fait que des émules. Tom Hooper est un jeune réalisateur consciencieux et inventif. Il a un excellent sens du rythme et sa direction d’acteur est tirée au cordeau. La distribution fait la part belle aux grands talents qui se permettent tous de ne pas rester dans leur « zone de confort » et de proposer une nouvelle facette de leur jeu, surtout que de Winston Churchill à la Reine Elisabeth, tous doivent redonner vie à ces personnages historiques sans entrer dans la caricature. Mention spéciale à Helena Bonham Carter pour son interprétation de la « Reine Mère » et Derek Jacobi très très loin de Frère Cadfael.


Voilà donc un film qui donne envie de retourner souvent au cinéma. Un casting épatant, une mise en scène innovante, des répliques aux petits oignons…
(force est de constater que je vais finir par taguer mes tics de langage !) Surtout ne boudez pas votre plaisir ! Le Discours d’Un Roi offre un nouvel éclairage à l’hypocrite et symbolique « fonction » royale mais aussi permet de comprendre pourquoi le courageux George VI n’a pas fait des vieux os. Il était au mauvais endroit au mauvais moment, tout naturellement il devint un héros…





Tron Legacy – Etron Agaçant

15 01 2011


Login: Tron Legacy. Enter. Gi-gan-tes-que ratage. Enoôorme déception.
Un vrai film de Nerd ? Non un vrai film de Merde !
Stop – « Syntax Horreur » totale.
Scenario idiot et cousu de fil blanc fluo: et attention il y a beaucoup de « bugs ».
Exemples en vrac:
-la scène du gratte-ciel au début ou un vigil obèse va faire de la poutre à 200 mètres du sol sans transpirer. (Merci le fond vert).
-Le héros se baisse pour ramasser une pièce et trouve, OH !!! un passage secret. Et encore nous ne sommes pas rentrés dans La Grille…
-CLU rencontre le héros et… se fait passer pour Flynn pendant deux minutes… Personne n’y a cru !!!
-Quorra est la dernière Iso ! On n’en s’en serait jamais douté !

Le Casting est une galerie de personnages têtes à claques surjouant au-delà du raisonnable.
Surtout Sam, le héros avec ses faux airs de Jonathan Stewart, content de lui, frimeur, chouinard ou encore Castor le grimaçant avec sa canne blaster.
Après les nanas qui jouent les androïdes avec des lentilles de contact… soupir… De toutes façons tous les personnages sont ou stéréotypés ou insipides voir les deux. Il n’y a même pas un « méchant » charismatique: il se la joue Dark vador avant de révéler un visage de synthèse effarant sauf si Pablo Picasso en était responsable ( la bouche, le nez, les yeux sont en formation serrée mais improbable…)

Les effets spéciaux sont particulièrement moches. c’est un comble non ? (en particulier le visage de Jeff Bridge « jeune » modelé façon musée Grévin!) Il faudrait tout un article pour analyser le ratage totale des visages artificiels de Tron (jeune) et Flynn/CLU (jeunes). J’avoue ne pas comprendre ce grand pas en arrière au niveau du rendu des CGI: des yeux morts, des expressions faciales en dessous du Final Fantasy de 2001 ! Grand moment aussi: la canne blaster de Castor, toute droite sortie d’une production De Laurentis des années 80. Au moment où il l’utilise j’ai eu l’impression de me retrouver dans Star Crash !!! C’est vrai que finalement, il y aurait un hommage permanent au film de Luigi Cozzi !!!
Crot Lecaca
Et même la musique des Daft Punk est si mal utilisée qu’elle en devient barbante et irritante. Le thème « Outlands » est bien utilisé deux fois (d’ou un bonus track sur le CD de l’édition spéciale) mais le thème « Solar Sailer » n’est jamais entendu… ou alors si peu…
Ah le son ! Dans le premier Tron, chaque pas des personnages (et même chaque forme du paysage) émettait un son électronique ultra bidouillé (plutôt réussi de mon point de vue au niveau du « sound design »). Cela permettait un dépaysement et une « immersion ». Dans Tron L’Héritage, le travail sur le son est tissé de stéréotypes. Exemple: les Recognizers font des bruits de turbo réacteurs avec le fameux decrescendo des turbines quand ils se posent !!! Les Lightcycles hurlent comme des moteurs à combustions de Ducati (qui ont été effectivement utilisées)… Le dépaysement n’est plus total du tout. On connait ce genre de son. A croire que le réalisateur n’a jamais vu Akira…. ou sinon juste pour mal le pomper !
Autre exemple de choix optant pour la plus grande des facilité: dans Tron, les programmes se nourrissait d’énergie pure liquide avec un joli travail sur la lumière… Dans l’Héritage, ils dinent à table !!! On a eu de la chance: on a échappé au barbecue !
Au premier gros plan, on a même le malheur de constater la matière des costume (limite si on ne voit pas les fermetures éclairs quand même!!!). Les « programmes » draguent, boivent et sortent en boite de nuit… et les Daft Punk mixent leur musique quand les « méchants » (rouges masqués) débarquent et tirent sur tout le monde… soupir…. C’est Hellzapoppin !!!
L’absence de rythme, de dépaysement, de jamais vu, d’intelligence dans le script et surtout de scènes d’actions brouillonnes qui pompent aussi bien « Matrix » que « I, Robot », couronné par une seconde partie de récit lente et insipide, avec des dialogues entendus mille fois: « Y’en a encore combien comme ça ? »…. et bien tout ceci concours à produire une souffrance: on s’ennuie, on est agacé, on a envie d’aller voir ailleurs… surtout quand le héros a la victoire « modeste » en hululant comme un coyote en rut….
Tron Legacy est un film où on lève les yeux au ciel toutes les cinq minutes !!! Une gymnastique oculaire qui prend sa source dans un agacement permanent et la sensation de se faire rouler dans la farine digitale! Et la pensée qui revient sans cesse pendant le visionnage est: « C’est pô possible de faire plus con! » Même un cahier des charges à respecter comme « donner une impression de vitesse quand les personnages chevauchent leurs bolides » n’est pas rempli. Les motos, voitures et vaisseaux sont aussi statiques qu’une vieille image de synthèse figée. « The Last Starfighter » en 1985, utilisant pour la première fois des images de synthèse pour « rendre » les vaisseaux spatiaux est mille fois plus dynamique que ce film utilisant la puissance technologique actuelle. Il suffit aussi de regarder une bataille spatiale de « Battlestar Galactica » pour voir qu’on a expérimenté beaucoup dans le découpage des scènes de combats spatiaux: impression de caméras embarquées, points de vues des pilotes, vibrations, dézoom… le montage est rythmé. Pas dans Tron Legacy. Là, il n’y aucun rythme… Cette arythmie née à la fois de la maladresse mais aussi d’une absence d’inspiration procure rapidement un sérieux mal de tête. Et tout ce qui passe à l’écran n’inspire qu’une seule parole récurrente: « Dommage…. » !
Je vous passe tous les autres exemples flagrants de (re)pompages/hommages à d’autres SFbuster. Le plus évident étant un énorme copier/coller sur La bonne vieille Guerre des Étoiles, l’épisode IV, Un Nouvel Espoir de 1977: quand le Faucon Millénaire est poursuivi par des chasseurs TIE et que Luke et Han se mettent aux canons… Tron Legacy vous propose une scène similaire sans le talent de Mme Lucas au montage…
Bon et puis dans le monde numérique, vous découvrirez qu’il y a du vent, de l’air et même des problèmes de portances pour les engins volants… (les vaisseaux montent en chandelle et faute « d’air » retombent en vrille…) Les personnages ont leurs cheveux qui volent au vent (Les cheveux! Une nouveauté encore! Les poils font leur apparition dans la soupe !)… Quand on n’a pas d’imagination, on copie le « monde réel ». Dans le premier Tron, le visage des programmes étaient en noir et blanc. Cela donnait un côté vraiment exotique. Un peu comme si le Ben Hur de 1925 se cachait dans la Matrice ! Le nouveau Tron joue au défilé de mannequins top modélisés en 3D mais psychologiquement en 2D !!!
Tout ça c’est bien joli dans une bande d’annonce mais pendant 120 minutes !!!

Une refonte de Tron aurait été un projet émoustillant en proposant une vision « rebootée » de la virtualité mais, malheureusement en bottant en touche et en lorgnant vers toutes les solutions de facilités possibles, Tron Legacy devient une parodie involontaire de blockbuster. Les enjeux: on s’en fout. Les soit disant délires graphiques ne cassent pas trois pattes à un canard. Les scènes d’actions sont brouillonnes. Les personnages navrant. L’humour inexistant. Il reste quoi ?
Finalement Tron Legacy est un des plus énormes navets sorti du potager Disney ! Un navet dont on fait les soupes les plus fades. (Et il aurait couté 170 millions de dollars? Ils sont passés où, les sous ??!!) Voici donc une belle occasion de perdre deux heures devant cette hymne au néant numérique. Un film à faire détester la science-fiction !!! Mince, va me falloir un peu de temps avant de pouvoir réécouter la musique des Daft, tellement le film transpire la bêtise. Tron matisant !
Finalement, je me demande bien à qui cela va pouvoir plaire. Les nostalgiques du film de 1982 (qui n’était pas un chef d’œuvre, même si il avait beaucoup de qualités)? Bref, c’est une Madeleine de Proust pourrie… Je reviendrai sur ce post plus tard. Mais pour l’instant. C’est « Tron Le Ratage ». -End of line- Olivia Wilde





Harry Potter et les Reliques de la Mort – L’école est finie !

22 12 2010


« Comme le temps passe. » « Comme ils ont grandi ! » « Surtout Ron !! » « Et Hermione !!! »…
Comme toujours, ce sont les premières réflexions qui fusent en sortie de salle.
Harry, lui, comme dans les romans, est peut être le moins affecté par tous ces changements et Daniel Radcliff semble finalement le moins mature du trio central.

Mais, force est de constater qu’à chaque nouvel Harry Potter, la croissance des protagonistes est étudiée et commentée.
C’est comme si on rendait une visite annuelle à des cousins éloignés ou qu’on retrouvait la famille à l’occasion d’un mariage.
Ou d’un enterrement.

Perso j’aime Harry Potter. Enfin les livres. Mais aussi les films ! J’ai pris un pied fabuleux à découvrir les aventures du ch’tit sorcier jusqu’au tome 5.
Le cinq j’ai eu du mal. Le bouquin était épais comme une bible et je commençais à patiner. Bref j’ai laissé tombé.
Mon préféré est le troisième tome.
Idem pour les films. « Le Prisonnier… » reste mon préféré.
Chris Colombus, réalisateur des deux premiers films avait passé la main et on sentait l’adolescence pointer son nez. Un nouveau courant, plus sombre…

Et là depuis « L’ordre du… », c’est un réalisateur anglais, David Yates, qui est à la barre.
Et ben, à mon humble avis, il se bonifie à chaque nouvel épisode et les Reliques offrent une expérience cinématographique passionnante, loin de clichés hollywoodiens habituels par ses choix de production et artistiques.

J’aime quand la cinéma reste une surprise. Quand on propose un produit différent du formatage habituel. Quand le film reste un prototype. D’abord, le projet des Reliques est en deux parties, ce qui est toujours bon signe, car le carcan de deux heures explose. La première partie est sortie en décembre et la seconde (dont le dernier tour officiel de manivelle a été donné le 21 décembre 2010!) sort en juillet.
Avec cinq heures pour raconter une histoire, cela permet d’installer le spectateur dans une ambiance… et l’emmener faire une longue promenade. D’ailleurs, la « part 1 » ressemble à un Road Movie ! Adios donc à ce paradygme obligatoire dans tous les précédents films (et les romans): la première partie à la fin de l’été, la rentrée à Hogwarth…

Cette fois ci l’école est finie. Nos héros sont devenus des parias, des vagabonds… des SDF !!!
Le film se permet même des pauses quasi contemplatives, caméra à l’épaule, plans longs… des longueurs digne d’un film sur les Doors…
Ha, les joies du camping !…
Le tout est servi par une très bonne musique du talentueux et prolifique Alexandre Desplat qui se montré très inspiré. Pour la photographie Bruno Delbonnel a passé la main à Eduardo Serra, un vieux routier portugais qui provient aussi de… l’Ecole Vaugirard… Cocorico ! Les paysages naturels sont sublimés dans un cinémascope large d’épaule. Il y a un choix « naturaliste » presque âpre et « survival », digne d’un « The Road »… une ambiance à la « 28 Semaines plus Tard » qui n’était pas pour me déplaire.
La tension dramatique est perceptible tout le long de cette première partie et sa construction de « premier épisode » (sans conclusion ni remise à plat systématique en fin de pellicule) construite en plateaux reliés par des crescendo, procure une expérience cinématographique proche des séries télévisuelles.
C’est agréable et cela change des paradigmes classiques pour flirter avec des ambiances en points de suspension, qui donne envie d’en savoir plus.
Les scènes dramatiques qui ponctuent cette longue errance sont visuellement violentes et cherchent même à faire sursauter dans leur brutalité et leur vitesse. Les combats de sorciers sont d’une efficacité toute adulte. On est plus proche de Jack Bauer que de Mary Poppins dans l’action et les échanges de sortilèges. C’est assez « rafraichissant », cette prise au sérieux, et cela contribue à la sensation de danger permanente qui sourde tout au long du métrage sans laisser de répits.

Adapter un livre au cinéma est une entreprise bien plus périlleuse que de partir d’un matériel original. L’adaptation demande des coupes et des libertés que les fans et même l’auteur du roman peuvent amèrement regretter. Depuis le début de la franchise Harry Potter, ce n’est pas le cas. Chaque film propose une visualisation inspirée et une interprétation sans faille. Ils sont un bon support à l’univers de JK Rollins et leur succès est aussi phénoménal que les romans.
La première partie des reliques apporte une qualité supplémentaire à la franchise: un nouveau rythme dans l’enchainement dramatique. Tout peut arriver !
Au final on n’en sort pas frustré mais plutôt impatient de connaitre le dénouement final. L’objectif est atteint.
HP7 part 1, c’est du bon cinéma, respectueux de ses spectateurs ayant pris 10 ans et 6 films précédents – une décade titanesque servant aussi bien les artisans, les artistes que le talent et l’art de conter des histoires.
Rendez vous donc en juillet 2011 !

 





Tom Hardy – le nouveau Brando ?

10 12 2010

En fait, je n’avais pas remarqué Tom hardy avant de le voir dans « Inception » de Christopher Nolan.
Tom Hardy

« Mais qui est ce type qui est train de voler le feu à Di Caprio? ». Dans une scène dans un bar de Monbasa, le personnage de Leo rencontre le personnage de Tom et là BANG !
Il y a quelque chose de magique qui arrive: alors que le film repose entièrement sur les épaules de Di Caprio (assez pénible dans un film prétentieux mais c’est une autre histoire…), le héros se voit soufflé la vedette par un second rôle joué par le sieur Tom hardy, bouche lipue, masse, élégance dans le geste et le verbe…
Comment pourrais-je deviner que c’est le même acteur qui se compromettait dans « Star Trek Nemesis » (un vrai nanard de l’espace à oublier plus vite que la lumière!) ou encore qui hantait « Bronson » avec une performance très impressionnante (pour un film bancal mais fascinant…) et qui va jouer le rôle de Max Rockatansky, LE Max de Mad Max 4 toujours réalisé par George Miller avec Charlize Theron !

Un talent incontestable sans tics ni mauvais plis, une énergie qui sourde dans chacune de ses apparition, un charisme indéniable et surtout une gueule.
Il y a du Brando dans le Hardy…
A suivre donc.





Monsters – Aliens et Bobos sont dans un bateau…

8 12 2010


« Monsters » est un film malin. « Bénéficiant » d’un petit budget (marrant comme expression ça!) il réussit pourtant à nous en mettre plein les yeux pour peu qu’on accepte de suivre un couple de Méga Bobos dans leur traversée égocentrique de la Twilight Zone !

Sur le fond, on ne peut pas plus condescendant. Un photographe digne de la pub Louis Vuitton se voit charger de ramener la fille du magnat de la presse qui l’emploie, du Mexique aux USA. Sauf qu’une sonde spatiale ayant recueilli des xénomorphes lovecraftiens (pieuvres géantes poussant des cris de baleines) s’est écrasée dans le coin il y a une paire d’années, coupant le continent américain en deux. Naturellement, les placides latinos subissent ce nouveau fléau en adaptant leur graffitis sur les murs tandis que moultes aéronefs de l’Oncle Sam les bombardent sans se soucier des dommages collatéraux. Les allégories fleurissent comme des hibiscus: on adhère où on adhère pas.

Nos deux mégas bobos posent un regard « biollet » (prétentieux et fade) sur la situation qui les entourent, chacun bien ancré dans son absence totale d’empathie et dans sa version bourgeois bohème de « Au coeur des ténêbres » de Joseph Conrad.
Passée votre envie de les voir se faire dévorer tout cru par des narcos anthropophages (qui ont disparu du secteur), le film peut se révéler une expérience intéressante surtout sur la forme.

Peu de moyen oui. Mais l’ambition de vous immerger dans un univers. Très malin, le film joue la carte du grand spectacle avec pas beaucoup de sous. A la limite vous êtes aussi bien servi que lors de la Guerre des Mondes de Spielberg, sauf que le cadrage façon caméra à l’épaule filme plus par le petit bout de la lorgnette l’invasion des (pas si méchantes que ça) tripodes tentaculaires qui font craccrac sous les orages alors que nos deux bobos insipides n’arrivent même pas à jouer à touche pipi…

Chaque plan du voyage vous propose un « Tour » exotique ou l’insertion d’éléments digitaux quasi indécelables participent à donner l’impression que « c’est vrai! »
Entre les patrouilles aériennes, les ruines arachnéennes, les structures de sécurités, les  portes avions, les bestioles… vous en avez pour votre argent. Et c’est en ça que ce film est une nouveauté. Un budget rikiki permet quand même des effets spéciaux « immersifs », pour peu que le réalisateur soit assez malin pour connaitre les limites du cadre artistique et financier qu’il s’est donné dès le premier coup de manivelle.

Ah, si il n’y avait pas tous ces dialogues insipides et ce couple de personnages navrants (mais qui devraient plaire à tout fan écolo de Cali…) et un peu de « Corones » dans les enjeux et les péripéties (District Nine reste une référence dans ce domaine), Monsters pourrait être un véritable petit bijou.
Il reste pour l’instant une expérience assez troublante sur le pouvoir immersif que permettent de nos jours des projets low cost. Laissant entrevoir le pouvoir des images sur les « Hoax » autour des OVNI et autres civilisations disparues qui fleurissent sur Youtube: avec peu de moyens on peut vous leurrer en beauté !
Comme toujours, maintenant que toutes les possibilités graphiques sont accessibles, il ne reste plus qu’à y apposer quelques grammes de talent. Et ça, ce n’est pas une denrée facilement reproductible à moins d’abaisser encore le niveau d’exigence des spectateurs…





Skyline – Mauvais alien

5 12 2010


Méfiez vous des bandes d’annonce bourrées d’effets spéciaux: Skyline est minable et je reste poli.
Mais rien ne vous empêche d’aller vérifier par vous même le niveau zéro du cinéma.
« Don’t look up » annonce l’affiche. « Ne regardez pas vers le haut ». Oui c’est la mentalité de ceux qui ont mis en production ce long métrage: restons au ras des pâquerettes.
Sinon, si on veut descendre encore plus bas, voici une petite plongée dans la fosse sceptique:
après avoir été nullissimesques sur « Aliens Vs Predators Requiem », les Strause Bros ont osé remettre le couvert avec une sous-guerre des mondes où le summum du nanard débilitant se mêle avec des effets spéciaux honnêtes car de plus en plus accessibles aux petites productions.

Skyline propose aussi un casting où le charisme du héros (Eric « insipide » Balfour) est exploité à son maximum. C’est à dire au maximum de la mort cérébrale totale et définitive de toute forme de jeu d’acteur. Autant essayer un défibrillateur sur un cachalot échoué: c’est idiot et c’est mort.
Je vous rassure, il n’y a pas un seul acteur pour relever l’autre. Ils sont tous (et toutes) à gifler.
D’ailleurs dès qu’ils ouvrent la bouche on assiste à une bousculade de clichés et d’intentions ubuesques.

On se retrouve donc assez rapidement à subir péniblement une situation idiote, sans aucun rythme, sous forme d’un huit clos affligeant dans un penthouse minablement minimaliste mais il est vrai que les décors sont tellement plus chers que les fonds verts.
Sinon, au niveau de l’histoire…. Et ben nous avons un scénario qui nous « raconte » une « intrigue » minimaliste comme le penthouse: une bande de jeunes artistes mâles (deux), leurs femmes (deux) et une maitresse (une) et le concierge, découvrent que, l’une attend un bébé (suspense, je ne vous dirai pas qui!), que des extra-terrestres débarquent avec des aspirateurs géants, qu’il ne faut pas regarder leur lumière bleu sinon zou, on est bouffé tout cru, et surtout qu’on ne fume pas devant une femme enceinte (!) même si c’est une femme trompée et anxieuse qui se colle une pipe entre les lèvres. Ah oui, et puis, tromper sa femme avec sons assistante c’est pas bien, et qu’il faudra régler ses comptes après cette invasion…. (je n’invente rien…) Voyez l’niveau des enjeux ?
Pour faire (encore) plus simple: des aliens débarquent, ambiance Indépendance Day. Des stéréotypes vivants deviennent hystériques dans leur duplex. Les aliens gagnent ! (original non ? Même pas de grippe H1N1 pour les arrêter…)
Bon, il suffisait donc de se becter la bande d’annonce pour (tout) voir de ces braves E.T. qui ont inventé l’aspirateur à californiens. Pas bête ça !
Et pis c’est tout. Vous n’en saurez pas plus. Qui ? Quoi ? Pourquoi ?
Ne rêvez pas. Il ne se passera rien et vous n’obtiendrez aucune réponse. Malgré les « Day One » et « Day Two » au bas de l’écran pour donner une impression de jours historiques… Nada !
Les tenants et les aboutissants sont inconnus de tous, même des scénaristes !
Les Strause Bros nous prouvent qu’on peut faire des effets spéciaux pour pas cher. Mais ça on le savait déjà.
Sauf que sans histoire et sans personnage, l’attention tombe au bout de 10 minutes. Et elle ne se relèvera jamais.
C’est très ennuyeux. C’est long. C’est surtout immensément bête. Les personnages sont bêtes. Les dialogues sont bêtes. Les envahisseurs sont bêtes.
Une invasion extraterrestre à la Soupe au Choux pendant Secret Story aurait plus de chance d’être plus captivante !
Bref, on a affaire à un sous Cloverfield matiné de relents d’Emmerich époque Moon 44. Du grand art dans la tentative de mort clinique du spectateur.

Le casting est, faute de moyens, réduit à cinq pinpins qu’on voudrait voir mourir horriblement dans les 15 premières minutes; tellement la haine vous submerge devant leurs attitudes, inaptitudes, réactions, moralité à deux balles et leurs répliques saisissantes. « Que se passe t il ? Oh mon Dieu ! Que va-t-on faire ? J’y vais ! Je reste ! Je suis enceinte écrase cette cigarette ! »
La débandade neuronale totale…
Même pas drôle en plus. Le film est un long, pénible et affligeant métrage.

C’est mou, laid et gras et ça se prend super au sérieux comme les deux jumeaux géniteurs de cette daube en photo ci dessus.
En revanche, vous le saurez maintenant, n’importe quel péquin avec quelques micro ordinateurs peut faire des effets spéciaux convainquants pour piéger une bande d’annonce.
Et si on a pas d’imagination, on pique sans vergogne des designs à droite et à gauche. On reconnaitra par exemple les méduses mécaniques de Matrix…
En revanche, écrire une histoire et diriger des acteurs c’est une autre paire de manche. Et là les frérots ils maitrisent plus rien.
Skyline est donc un des plus mauvais films jamais réalisé et distribué. Prétentieux et vain et sans le moindre microgramme de talent.

Ce n’est que de l’esbroufe à vous dégoutter de la SF. Vivement que les Strause Brothers passe à un autre métier… A moins que l’arnaque cinématographique et la destruction de toute forme d’intelligence dans les salles obscures soit leur but ultime. Dans ce cas ce film est une allégorie philosophique sur leur haine d’Hollywood. (Les aliens piquent les cerveaux pour les greffer à des géants à 8 yeux…Il y a surement un symbole caché… Un hommage à Tim Burton ?)
Serait-ce l’ultime Blockbuster Swindle ? Un essais « No Future » dénonçant la platitude de la production marronière des blockbusters de Thanksgiving ?
Non ne rêvez pas. On a affaire a deux escrocs sans inspiration.
Skyline sort le 15 décembre: pourtant la date de préemption est dépassée et méfiez vous de la gastro mentale.
Gardez votre argent et allez voir de vrais films pas ce genre d’arnaque totale basée sur une bande d’annonce aguicheuse.
Mon conseil: fuyez le moindre label « Strause Brothers ». En deux films, ils vont finir par faire passer des types comme Michael Bay pour des réalisateurs !





Machete: The Last Action Hero

12 10 2010

Machete débarque en novembre, le 17, sur les écrans français et c’est tant mieux !

Ce film réussit tout ce que les Expandables on pu rater. Machete est le film d’action de 2010 avec un casting qui justement faisait trop peur à Stallone pour être intégré dans son navet.
Machete
Machete, c’est d’abord un tour de force incroyable. En 2007 pour son délire Grindhouse, Robert Rodriguez avait saupoudré sa séance de cinéma de « vraies fausses » bandes d’annonces dont celle du fameux Machete, un film hommage à ceux de Charles Bronson, Ted Kotcheff et autre Golan & Globus. Un trailer tellement alléchant, tellement plaisant, tellement respectueux des petits bijoux des cinoches de mon enfance, que je me le repassais en boucle. Les punch lines genre « Dieu a pitié, pas moi… » ou encore « On a fait chier le mauvais Mexicain!! », le montage au petit oignons avec un final apocalyptique: Machete fixe une mitrailleuse Gatling sur la fourche de sa moto avant d’être propulsé dans les airs comme un véritable ange de l’enfer.

Machete c’est naturellement Tonton Machete, personnage récurrent de la trilogie pour enfants « Spy Kids » (toujours de Robert Rodriguez) mais surtout c’est un personnage qui est né pendant le tournage de Desperado. En effet au Mexique, Danny Trejo raconte qu’il y signait plus d’autographe que la star du film, Antonio Banderas…
Bon revenons sur le Tour de Force. En 2007, donc, sort cette bande d’annonce aux petits oignons d’un film qui n’existe pas !!! Et bien, chacun des plans les plus jouissifs du trailer se retrouve dans ce long métrage tourné deux ans plus tard ! Alors, il y a un coté presque nostalgique à découvrir dans quelle circonstance ils sont utilisés au final. (alors qu’une bande d’annonce récupère à la base les meilleurs morceaux du film… et non l’inverse ! Ce n’est pas un film qui doit reprendre le chapelet de sa bande d’annonce pour exister… pourtant dans Machete c’est exactement ce qui se passe !)
Respecter ce cahier des charges est déjà une première dans l’histoire du cinéma et on prend plaisir à retrouver ces petits moment d’anthologie disséminés tout le long du film.

Bon ensuite, c’est un film qui fait du bien partout: on rit, on frémit, on tape dans les mains ! Même si on crawle dans le second et le troisième degré la plupart du temps, le travail d’écriture et de réalisation est fait avec un véritable amour de cinéphile. Et le casting de derrière les fagots mérite bien cela. D’abord il y a Danny Trejo: enfin un premier rôle pour Danny! Yeah ! Et quel rôle ! Rien que pour ce grand monsieur du cinéma d’action, il faut aller voir ce film comme on fait un pèlerinage. A 66 ans sans le moindre botox et autre lifting, il a est non seulement monolythiquement charismatique mais en plus il EST Machete ! Son visage taillé à coup de serpe, ses paupières lourdes, sa voix grave… quand il ne tranche pas une pomme avec son C36 Spyderco Military Serrated dans Desperates Housewives, il vient s’engager comme tueur de remplacement. Trejo est une sculpture de Rodin en mouvement, une force inéxorable ! Et quand il joue les grands calmes énervés… on laisse passer le monsieur.

Bon ensuite niveau casting on a Monsieur Robert de Niro qui a l’air de bien s’amuser, Don « Crockett » Johnson sorti de sa naphtaline floridienne en pourri glacial, mais surtout il y a Steven Seagal en grand méchant Latino-Japonais !!! Sans doute son meilleur rôle depuis qu’il a pris sa superbe bedaine (hommage à Demis Roussos!). Et le monsieur s’amuse aussi énormément. (La fin de son personnage est un grand moment de Dadaisme Pelliculaire digne de Pierre Richard !!! Incroyable mais vrai !!!)
Naturellement il y a aura un combat Katana contre Machete d’anthologie…

Il y aussi Tom Savini en tueur à louer ! YES ! Quel plaisir de le retrouver « Monsieur Gore des Zombies »! Mais aussi comme dans la bande d’annonce on a Cheech Marin en Padre frangin de Machete et surtout Monsieur Jeff Fahey (Le Cobaye!) qui est le gars qu’on aime détester, le grand méchant bis aux yeux bleus qui engage Machete avant de le transformer en bouc émissaire vengeur dans une sombre et infâme machination politique.

Parce que ce film sous ses dehors « rigolos » Grindhouse est aussi une satyre sociale extrêmement affutée (et futée) au sujet de l’immigration et du rôle des immigrés dans la société américaine… Le réseau des « invisibles », des latinos qui sont engagés comme jardinier ou cuisinier en Californie, est mis à l’honneur. (« On leur ouvre nos portes, nos familles sans se méfier… »).

Bon sinon niveau nana, on nous sort l’artillerie lourde, chose que Sly « Botox »Stallone trop idiot avec ses choix résolument « égo-sans-trique » n’avait pas su nous livrer dans son navet d’inaction… (Charisma Carpenter ???!!! Beeueeuuaaa!..)
Bobby Rodriguez nous offre sur un plateau: Jessica Alba, filmée avec amour, tendresse mais aussi bien dirigée (ce qui n’est pas si facile!). Michelle Rodriguez, qui se fait aussi plaisir tout le long du film quitte à se la jouer à la Snake Plissken, et même Lindsey Lohan (!) qui s’en tire fort honorablement ! C’est dire !… Sans compter toutes les bombes qui gravitent dans les projets de Troublemaker Studios !!!

Bref sans rentrer dans tous les détails, le casting est un panaché piquant assemblé avec amour et respect pour ces légendaires acteurs de films d’actions de la période pre VHS jusqu’à l’avènement du DVD… de Taxi Driver à Spy Kids en passant par Runaway Train et From Dusk Till Dawn.

Rodriguez a été traumatisé par New York 1997 de Carpenter. A 12 ans il disait: moi aussi je peux en faire autant !!!Pour ceux comme moi, qui avait vraiment passé un excellentissime moment devant son grandiose Grindhouse « Planet Terror », Machete sera la confirmation qu’on peut faire du film hommage sans pour autant donner dans la complaisance lourdingue dans laquelle son compadre Tarantino semble vouloir s’enfoncer inéxorablement depuis deux films…. Inglorious Bastard est quand même gratuitement violent alors que Machete est violemment gratuit ! C’est pas pareil !

D’abord Machette n’est pas un bâtard, il a de l’honneur. Il ne massacre pas systématiquement les gommeux qui se dressent sur son chemin. Le scénario offre aussi de belles possibilités de ne pas tomber dans la violence systématique qu’attendent les sociopathes décébrés par leur Playstation.

Bon alors, vous l’aurez compris: j’aime énormément ce film. Machete est un petit chef d’œuvre faussement bourrin mitonné avec amour et intelligence. On retrouve cette hargne dans l’écriture et dans l’envie de faire plaisir aux spectateurs en soignant tout le travail: l’histoire, la mise en scène, la photographie mais aussi la musique.

En bonus, les acteurs prennent la pose pour notre plus grand plaisir! C’est vraiment, plan par plan, souvent le suivi d’un luxueux storyboard, le genre dessiné et peint par Frazetta. On joue aussi sur les anachronismes au niveau des techniques de prise de vue, les accessoires et l’ambiance « Panavision 35mm » millésimée années 80. L’héroine conduit une BMW série 5 35I du début des années 90 mais possède un Iphone; les radio de la police mexicaines sont équipées d’un écran couleur dans leur micro !… Et puis il y a plein de ch’ti détournements et de détails pour cinéphages qui renforcent la puissante identité et l’atmosphère de ce film « hors du temps ».

Et puis, comme dans tous les projets de Robert Anthony Rodriguez, il y a cet mise en valeur de la Culture Latino: le sang, le feu, le panache, la chaleur, la poussière, les belles brunes…les tatouages, les voitures sur vérins hydrauliques, la sainte église et les armes blanches.
Bref ce faux petit budget vous en met plein les mirettes avec un casting bien dirigé (surtout pas en roue libre comme la daube à Stallone), une mise en scène classieuse (on comprend ce qui se passe à l’écran) et des dialogues au format punchline et raquettes de ping pong !
Alba: « You could have texted me!? » — Trejo: « Machette don’t text. »

Machete a tout du film culte. Et sincèrement il va le mériter son statut, c’est vraiment le film d’action de 2010 qui redonne envie de retourner au cinéma !
Alors allez y en bande! C’est ce genre de film interdit au moins de 16 ans qu’on allait voir en cachette avec ses potes pour se le raconter le lendemain à la récré !!!
Bon et puis pour avoir attendu deux ans entre la bande d’annonce et le résultat final, cela me rappelle vraiment le cinéma de province de ma jeunesse ou il fallait attendre des années avant qu’un film genre « Le Jeu De La Mort » avec Bruce Lee y débarque enfin tout rayé, tout abimé…