Ah, Joseph Kosinsky, je ne pensais pas le croiser d’aussi tôt celui là. Surtout après l’immonde déception (bouze) qu’est Tron Legacy dont seule la bande originale des Daft Punk trouvait gràce à mes yeux.
Oblivion est le deuxième long métrage de Joseph et force est de constater qu’il est encore plus ambitieux que le premier. Sauf que là, et ben il y a une histoire.
Et une histoire que j’ai tout simplement adorée.
Bref, j’ai pris un immense pied devant ce film à l’esthétique pointue et aux images grandioses.
Avec Mission Impossible Ghost Protocole, ce sera la deuxième fois que Tom Cruise réussit à me passionner sans me crisper. Son personnage devait être joué par Cruise. Personne d’autre ne pouvait être aussi « parfait » pour le rôle… Vous comprendrez en alors voir le film.
Oblivion c’est une excellente histoire avec une fin magistrale. Un casting de haut vol et une mise en scène soignée et grandiose. Le tout servi par les M83. A croire qu’après les Daft, Joseph est abonné aux Frenchies pour ses B.O. En fait il est fan de M83 depuis 2005 en particulier du morceau Unrecorded sur l’album Dead Cities, Red Seas, & Lost Ghosts. Très inspirés, les Antibois nous livrent ainsi une musique aux thèmes puissants et à l’efficacité mélodique digne de vieux briscards. Kosinsky s’est arrangé pour que Anthony Gonzales rencontre Joe Trapaneze, déjo responsable de l’orchestration pour les Daft sur Tron. Au final le film possède une belle empreinte musicale. Ce qui une fois encore est assez rare au milieu des galimatias stéréotypés qu’on nous sert dans tous les Transformers et autres Bataille Los Angeles… Le symphonique et le synthétique fonctionnent toujours aussi merveilleusement bien et le final chanté par la norvégienne Susanne Sunfor a été comme un marque au fer rouge sur mon coeur d’artichaud. Du moins pour moi qui ai versé ma larmichette… 😀
Une fois n’est pas coutume, bordel ! Pour une première musique de film M83 fournit un travail phénoménal ! Une vraie claque !
En fait dans le travail minutieux de Joseph Kosinsky on sent bien qu’ Oblivion devait être son premier film et non Tron Legacy. Il traine ce projet depuis une demi décade et n’a cessé de l’améliorer dans les moindres petits détails. L’histoire est complexe mais tout fonctionne comme de la haute horlogerie. Les rapports entre les personnages sont complexes et dynamiques. Les mystères soulevés donneraient envie d’une belle novellisation pour mieux les comprendre.
Depuis Ratatouille je n’avais pas pris un direct au coeur aussi brutal. Un pop corn movie qui vous attrape par les trips et les neurones c’est plutôt rare. Oblivion est aussi efficace qu’Elysium mais apporte une touche de lyrisme et d’élégance qui font beaucoup de bien. Oblivion c’est beau et c’est bon.
Joseph Kosinsky est professeur d’architecture et Oblivion a d’abord été un roman graphique pour illustrer certains de ses concepts architecturaux. Rien que pour ça le film vaut le détour car aussi bien les engins que les lieux d’habitation ont été entièrement contruits à l’échelle 1/1. Ils ont même été éclairés « en direct » pendant le tournage par d’immenses écrans vidéos haute définition. Pas d’incrustrations, pas de fond verts mais le retour de manivelle d’une ancienne technique utilisée par James Cameron dans Aliens par exemple, la projection frontale. Mais cette fois au lieu d’avoir une projection ce sont des écrans de très haute définition qui donennt le change. La photographie est tout simplement sublime. Au cinéma c’est un plaisir de s’asseoir confortablement et de « vivre » Oblivion, de s’immerger… Il y a une réelle volonté du metteur en scène de proposer un film de SF loin des coursives sombres et de l’espace profond mais d’ouvrir le champ en pleine lumière du jour. Claudio Miranda, oscarisé pour l’Odyssée de Pi et dir phot de Se7en, connait et travaille avec Joseph Kosinsky depuis 2005, entre autres sur des publicités. Ensemble ils avaient eu l’idée pendant Tron de se passer de fonds bleus et verts pour utiliser des murs de LED et ainsi se passer complètement de l’incrustation. C’est ce qu’ils ont réussi à faire, offrant des couchers de soleil à des décors grandeur nature. Et puis pas de 3D pour Oblivion. Un choix initial qui privilégie la clarté des images et qui va à l’encontre de la mode idiote du tout 3D à 15 euros la séance.
Vous avez remarqué ? Je ne vous rien dévoilé de l’histoire. Non, ce n’est pas une copie de Wall-E, ni de l’Armée des Douze Singes… mais il y a une forte filiation.
Un film de SF intelligemment construit et surprenant qui tente à prouver que le véritable amour dépasse l’individualisme. Ca fait un bien fou !
Réussi dans les moindres détails. Offrant des images tournées en Islande et une intégration des CGI bluffante, Oblivion est un poême qui ne m’a pas laissé du tout indifférent.
Joseph Kosinsky a signé là ce que je considère comme un chef d’oeuvre où tout est mis en oeuvre pour que vous passiez un merveilleux moment.
Mince alors, comment Kosinsky peut il rater Tron et réussir Oblivion. Comment un Snyder peut réussir Watchmen et rater Superman ? Et Jackson avec King Kong ?…
Mystère et boule de gomme. Les arcanes des studios…
J’espère qu’Oblivion ne tombera pas dans l’oubli… Certainement mon meilleur film de l’année 2013, à moins que Gravity vienne le détroner. A suivre donc.