Tron Legacy – Etron Agaçant

15 01 2011


Login: Tron Legacy. Enter. Gi-gan-tes-que ratage. Enoôorme déception.
Un vrai film de Nerd ? Non un vrai film de Merde !
Stop – « Syntax Horreur » totale.
Scenario idiot et cousu de fil blanc fluo: et attention il y a beaucoup de « bugs ».
Exemples en vrac:
-la scène du gratte-ciel au début ou un vigil obèse va faire de la poutre à 200 mètres du sol sans transpirer. (Merci le fond vert).
-Le héros se baisse pour ramasser une pièce et trouve, OH !!! un passage secret. Et encore nous ne sommes pas rentrés dans La Grille…
-CLU rencontre le héros et… se fait passer pour Flynn pendant deux minutes… Personne n’y a cru !!!
-Quorra est la dernière Iso ! On n’en s’en serait jamais douté !

Le Casting est une galerie de personnages têtes à claques surjouant au-delà du raisonnable.
Surtout Sam, le héros avec ses faux airs de Jonathan Stewart, content de lui, frimeur, chouinard ou encore Castor le grimaçant avec sa canne blaster.
Après les nanas qui jouent les androïdes avec des lentilles de contact… soupir… De toutes façons tous les personnages sont ou stéréotypés ou insipides voir les deux. Il n’y a même pas un « méchant » charismatique: il se la joue Dark vador avant de révéler un visage de synthèse effarant sauf si Pablo Picasso en était responsable ( la bouche, le nez, les yeux sont en formation serrée mais improbable…)

Les effets spéciaux sont particulièrement moches. c’est un comble non ? (en particulier le visage de Jeff Bridge « jeune » modelé façon musée Grévin!) Il faudrait tout un article pour analyser le ratage totale des visages artificiels de Tron (jeune) et Flynn/CLU (jeunes). J’avoue ne pas comprendre ce grand pas en arrière au niveau du rendu des CGI: des yeux morts, des expressions faciales en dessous du Final Fantasy de 2001 ! Grand moment aussi: la canne blaster de Castor, toute droite sortie d’une production De Laurentis des années 80. Au moment où il l’utilise j’ai eu l’impression de me retrouver dans Star Crash !!! C’est vrai que finalement, il y aurait un hommage permanent au film de Luigi Cozzi !!!
Crot Lecaca
Et même la musique des Daft Punk est si mal utilisée qu’elle en devient barbante et irritante. Le thème « Outlands » est bien utilisé deux fois (d’ou un bonus track sur le CD de l’édition spéciale) mais le thème « Solar Sailer » n’est jamais entendu… ou alors si peu…
Ah le son ! Dans le premier Tron, chaque pas des personnages (et même chaque forme du paysage) émettait un son électronique ultra bidouillé (plutôt réussi de mon point de vue au niveau du « sound design »). Cela permettait un dépaysement et une « immersion ». Dans Tron L’Héritage, le travail sur le son est tissé de stéréotypes. Exemple: les Recognizers font des bruits de turbo réacteurs avec le fameux decrescendo des turbines quand ils se posent !!! Les Lightcycles hurlent comme des moteurs à combustions de Ducati (qui ont été effectivement utilisées)… Le dépaysement n’est plus total du tout. On connait ce genre de son. A croire que le réalisateur n’a jamais vu Akira…. ou sinon juste pour mal le pomper !
Autre exemple de choix optant pour la plus grande des facilité: dans Tron, les programmes se nourrissait d’énergie pure liquide avec un joli travail sur la lumière… Dans l’Héritage, ils dinent à table !!! On a eu de la chance: on a échappé au barbecue !
Au premier gros plan, on a même le malheur de constater la matière des costume (limite si on ne voit pas les fermetures éclairs quand même!!!). Les « programmes » draguent, boivent et sortent en boite de nuit… et les Daft Punk mixent leur musique quand les « méchants » (rouges masqués) débarquent et tirent sur tout le monde… soupir…. C’est Hellzapoppin !!!
L’absence de rythme, de dépaysement, de jamais vu, d’intelligence dans le script et surtout de scènes d’actions brouillonnes qui pompent aussi bien « Matrix » que « I, Robot », couronné par une seconde partie de récit lente et insipide, avec des dialogues entendus mille fois: « Y’en a encore combien comme ça ? »…. et bien tout ceci concours à produire une souffrance: on s’ennuie, on est agacé, on a envie d’aller voir ailleurs… surtout quand le héros a la victoire « modeste » en hululant comme un coyote en rut….
Tron Legacy est un film où on lève les yeux au ciel toutes les cinq minutes !!! Une gymnastique oculaire qui prend sa source dans un agacement permanent et la sensation de se faire rouler dans la farine digitale! Et la pensée qui revient sans cesse pendant le visionnage est: « C’est pô possible de faire plus con! » Même un cahier des charges à respecter comme « donner une impression de vitesse quand les personnages chevauchent leurs bolides » n’est pas rempli. Les motos, voitures et vaisseaux sont aussi statiques qu’une vieille image de synthèse figée. « The Last Starfighter » en 1985, utilisant pour la première fois des images de synthèse pour « rendre » les vaisseaux spatiaux est mille fois plus dynamique que ce film utilisant la puissance technologique actuelle. Il suffit aussi de regarder une bataille spatiale de « Battlestar Galactica » pour voir qu’on a expérimenté beaucoup dans le découpage des scènes de combats spatiaux: impression de caméras embarquées, points de vues des pilotes, vibrations, dézoom… le montage est rythmé. Pas dans Tron Legacy. Là, il n’y aucun rythme… Cette arythmie née à la fois de la maladresse mais aussi d’une absence d’inspiration procure rapidement un sérieux mal de tête. Et tout ce qui passe à l’écran n’inspire qu’une seule parole récurrente: « Dommage…. » !
Je vous passe tous les autres exemples flagrants de (re)pompages/hommages à d’autres SFbuster. Le plus évident étant un énorme copier/coller sur La bonne vieille Guerre des Étoiles, l’épisode IV, Un Nouvel Espoir de 1977: quand le Faucon Millénaire est poursuivi par des chasseurs TIE et que Luke et Han se mettent aux canons… Tron Legacy vous propose une scène similaire sans le talent de Mme Lucas au montage…
Bon et puis dans le monde numérique, vous découvrirez qu’il y a du vent, de l’air et même des problèmes de portances pour les engins volants… (les vaisseaux montent en chandelle et faute « d’air » retombent en vrille…) Les personnages ont leurs cheveux qui volent au vent (Les cheveux! Une nouveauté encore! Les poils font leur apparition dans la soupe !)… Quand on n’a pas d’imagination, on copie le « monde réel ». Dans le premier Tron, le visage des programmes étaient en noir et blanc. Cela donnait un côté vraiment exotique. Un peu comme si le Ben Hur de 1925 se cachait dans la Matrice ! Le nouveau Tron joue au défilé de mannequins top modélisés en 3D mais psychologiquement en 2D !!!
Tout ça c’est bien joli dans une bande d’annonce mais pendant 120 minutes !!!

Une refonte de Tron aurait été un projet émoustillant en proposant une vision « rebootée » de la virtualité mais, malheureusement en bottant en touche et en lorgnant vers toutes les solutions de facilités possibles, Tron Legacy devient une parodie involontaire de blockbuster. Les enjeux: on s’en fout. Les soit disant délires graphiques ne cassent pas trois pattes à un canard. Les scènes d’actions sont brouillonnes. Les personnages navrant. L’humour inexistant. Il reste quoi ?
Finalement Tron Legacy est un des plus énormes navets sorti du potager Disney ! Un navet dont on fait les soupes les plus fades. (Et il aurait couté 170 millions de dollars? Ils sont passés où, les sous ??!!) Voici donc une belle occasion de perdre deux heures devant cette hymne au néant numérique. Un film à faire détester la science-fiction !!! Mince, va me falloir un peu de temps avant de pouvoir réécouter la musique des Daft, tellement le film transpire la bêtise. Tron matisant !
Finalement, je me demande bien à qui cela va pouvoir plaire. Les nostalgiques du film de 1982 (qui n’était pas un chef d’œuvre, même si il avait beaucoup de qualités)? Bref, c’est une Madeleine de Proust pourrie… Je reviendrai sur ce post plus tard. Mais pour l’instant. C’est « Tron Le Ratage ». -End of line- Olivia Wilde